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Projets national de télé enseignement et l’enseignement à distance

Dans le « Rapport sur les priorités et la planification de l’année 2007 » établi en septembre 2006, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) a inscrit, au titre des « Objectifs stratégiques 2007-2008-2009 », les deux objectifs suivants, en matière de Technologie de l’Information et de la Communication -TIC

1.Implémenter le système d’information intégré du secteur.

2.Mettre en place le système de télé-enseignement en soutien à la formation en présentiel.

Le présent rapport traite du second objectif, à savoir :Le système de télé-enseignement en soutien à la formation en présentiel.

Dans le monde du télé-enseignement, les diverses technologies présentes sur le marché se valent dans l’ensemble, et de ce point de vue, le MESRS n’est pas en reste, puisque dès 2003, des démarches ont été engagées pour doter tous les établissements d’équipements de télé-enseignement spécialisés, pour un montant total de 716 152 000 DA. Ce qui fait la « distinction », ce sont surtout les choix stratégiques en termes d’utilisation de ces équipements. Ces choix tendent généralement à répondre à des besoins académiques universels tout en s’adaptant aux spécificités des contextes nationaux. C’est cet état d’esprit qui a présidé au choix de notre stratégie de télé- enseignement. Chez nous, le télé-enseignement est considéré comme un soutien à la formation en présentiel, qu’il complète et conforte, alors que dans certains pays (développés ou en voie de développement), il est plutôt une option, parmi d’autres, offerte de façon distincte à l’apprenant.

Cette approche permet ainsi à notre pays de relever un défi qui n’est pas des moindres. Il s’agit de réaliser les objectifs suivants :

1. Absorber les flux continuels d’apprenants, et tendre dans le même temps, à surmonter graduellement les effets de la pyramide «renversée» qui caractérise actuellement le corps enseignant (aspect quantitatif).

2. Améliorer la qualité de la formation et se rapprocher rapidement des normes et standards internationaux en termes d’assurance-qualité (aspect qualitatif).

Pour atteindre ces objectifs, un agenda à court, moyen et long terme, reflétant des préoccupations immédiates, intermédiaires et un peu plus distantes, a été arrêté comme suit:

I. .I.Le Réseau de visioconférences et le système de e-learning du MESRS

A court terme, il s’agit d’abord de rationaliser l’utilisation des ressources humaines et matérielles, grâce à la mise en œuvre :

 d’un réseau de visioconférences, intégrant tous les établissements universitaires, dont 13 sont sites émetteurs et 46 sont sites récepteurs. Bien que ce réseau permette l’enregistrement et la diffusion différée de cours, il est utilisé essentiellement en mode synchrone, nécessitant la présence concomitante de l’enseignant, du tuteur et de l’étudiant.

        L’exploitation de ce réseau peut actuellement se faire en mode point à point. Dès l’installation complète des équipements et la formation des compétences (opérations en cours), le système pourra absorber jusqu’à 18 visioconférences simultanées, grâce à un nœud central et six unités multi-sites, placés au  CERIST. Le réseau a été élargi – à partir de la rentrée 2009-2010 – aux écoles préparatoires qui, en plus, ont été dotées de laboratoires virtuels et de salles de cours multimédia reliées par leur propre réseau de visioconférences.

        Une étape parallèle, sinon légèrement décalée, consiste à mettre en place le système de e-learning

 d’un système de e-learning, basé sur une plate-forme de télé-enseignement client- serveur, permettant la création et l’accès à des ressources en ligne, en mode asynchrone (différé). L’apprenant peut y accéder à tout moment et en tout lieu, avec la présence ou non du tuteur.

        Cette plateforme permet d’ores et déjà aux enseignants de mutualiser diverses ressources en ligne (cours, exercices, travaux pratiques, animations, simulations, et autres), et offre ainsi à l’apprenant un support pédagogique riche, diversifié et permanent. La plateforme offre également des outils permettant l’échange et la collaboration entre enseignants/tuteurs et apprenants et/ou entre apprenants (messagerie, fora, chat, espaces de dépôts et de  téléchargements).

        Cependant, l’objectif ultime sera d’installer de véritables cursus en ligne. Ces cursus, fondés sur la prise en compte des besoins des apprenants, et basés surune pédagogie centrée sur eux, seront élaborés selon une charte pédagogique, définie conformément aux nouvelles techniques éducatives, engendrées par l’avènement des TICs (apprentissage collaboratif, constructivisme, séquençage, scénarisation, et autres), et dans le respect des normes en la matière (SCORM1, IMS2, LOM3, et autres).

        Pour parvenir à cet objectif, un plan de travail définissant clairement, depuis la mi- novembre 2006, les prérogatives et les responsabilités de toutes les parties concernées (CNEV4, Comités régionaux d’évaluation, Direction de la Formation Supérieure Graduée, Etablissements, CERIST, UFC et fournisseurs d’équipements et de services), a été mis en place. Les établissements disposent actuellement de cellules de télé-enseignement dotées d’experts pédagogiques, d’ingénieurs et de techniciens ayant bénéficié de formations spécifiques et multiformes, dans le cadre de différents projets de coopération, notamment dans le cadre du projet Avicenne (UNESCO et Commission Européenne), du programme de coopération CoseLearn (Suisse), et du Campus numérique de l’AUF, logé à l’USTHB.

        Le système de e-learning sera appuyé par le Réseau national Inter Bibliothèques, préfiguré par le projet RIBU, initié par la mise en commun d’un annuaire de dix établissements précurseurs et actuellement en cours d’extension à tous les établissements du pays.

II.Le Système Distanciel.

A moyen terme un système d’enseignement distanciel sera implémenté. Le système distanciel permet d’agréger les spécificités du e-learning et les facilités de la télévision, dans un concept dépassant les contours même de l’université, au bénéfice de laquelle il est pourtant dédié à l’origine. Il restera donc destiné prioritairement à la communauté universitaire, mais pourra bénéficier à un public bien plus large d’apprenants, en quête de promotion sociale, d’élévation cognitive, ou simplement avides de connaissances (personnel d’entreprise en formation continue ou en recyclage, autodidactes, malades hospitalisés, personnes internées en réinsertion sociale, personnes du 3ème âge etc.).

Le système distanciel, dans sa partie e-learning, bénéficiera de l’investissement consenti lors de la phase précédente du e-learning, en s’appuyant sur les mêmes cursus développés, validés puis habilités, conformément aux standards et normes dans le domaine. De même qu’il sera adossé à une bibliothèque virtuelle, véritable « repository » (dépôt) de ressources en ligne, répondant aux standards et normes en la matière (SCORM et autres).

III.L’ARN: état des lieux.

Il est utile de signaler que :

Le réseau ARN (Algerian Research Network), supportant notamment le système de télé-enseignement en constant affermissement, s’est développé de manière éparse, pour répondre à des besoins ponctuels et souvent hâtifs, notamment et surtout en termes d’accès Internet.

Le backbone du réseau ARN, édifié sur des supports et des lignes appartenant à Algérie Télécom, possède des capacités de très loin insuffisantes pour supporter la future ERP(Enterprise Resource Planning) , c.à.d. le système d’information intégré du Secteur, dans son acception la plus large, assumant à la fois, le système de télé- enseignement, tous les applicatifs de gestion (en particulier la gestion de la scolarité, des parcours pédagogiques devrions-nous dire, la gestion des œuvres universitaires, la gestion du patrimoine, etc.), le système décisionnel et statistique, et autres.

Les coûts payés à Algérie Télécom pour la location des supports et des lignes (environ deux milliards de DA par an) imposent de réfléchir à d’autres solutions,  en vue de la mise en place d’un réseau plus approprié et adapté au dimensionnement de l’ERP, telle qu’envisagée ci-dessus.

La requalification de l’ARN, par sa mise à niveau et sa mise à jour, ou la construction d’un réseau propriété du Secteur, notamment dans le cadre du futur plan quinquennal, sont deux pistes possibles.

IV. Le futur réseau d’enseignement et de recherche (NREN : National Research and Education Network)

A plus long terme, il est prévu la réalisation du réseau sectoriel qui doit, à l’instar des autres réseaux d’enseignement et de recherche (NREN), avoir une infrastructure propre, indépendante de celle des opérateurs commerciaux. Il devra :

Offrir au Secteur un soubassement infrastructurel adéquat, composé d’un backbone, de liens connectant les établissements, d’un data center national et de trois data centers régionaux. Il permettra de faire évoluer le débit du backbone, actuellement de 155 Mbit/s, à 2,5 Gbit/s, voire 10 Gbits/s, et le débit de  connexion des établissements, ne dépassant pas actuellement les 100 Mbit/s, à 1 Gbit/s.

Permettre la mise en place du système d’information de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, grâce à l’implantation d’un ensemble de nouveaux services intégrés, (G2G et G2C) au profit des étudiants, des enseignants, des chercheurs, des personnels, et des citoyens. Ces services viendront  conforter les services actuellement fournis par les logiciels:

        Services en ligne en direction du citoyen G2C:

* Inscription en ligne des Bacheliers.

* Consultation en ligne des résultats des évaluations pédagogiques.

* Demande d’équivalence en ligne des titres et diplômes.

Services en ligne en direction de l’administration G2G :

* Orientation des Bacheliers.

* Gestion du LMD.

* Suivi de la formation à l’Etranger.

* Gestion des projets de recherche- formation (CNEPRU).

* Mise en ligne de services sur la plate-forme de collaboration et d’échange avec les établissements : Annuaire des enseignements supérieurs, Enquête surles indicateurs de développement humain, Enquête statistique portant bilan définitif de la rentrée universitaire, Enquête sur les besoins des établissements en équipements informatiques, Soumission de dossiers de projets divers.

* Evaluation des projets de recherche et suivi de la consommation des crédits FN/RSDT.

Gestion du Service National.

         Le développement d’autres applications métiers permettra de conforter celles déjà mises en place ou en cours de développement, telles que les applications : de gestion des ressources humaines, de suivi financier des opérations d’investissement, de gestion électronique des documents, et de gestion des œuvres  universitaires.

         En plus des aspects de gestion quotidienne, ce système fournira également aux décideurs un ensemble d’indicateurs les aidant dans la prise de décision en temps réel.

Mettre à la disposition des chercheurs, une plateforme de recherche et d’innovation, à l’instar des plateformes fournies par les NREN des pays créateurs de technologie et répondant aux attentes du Secteur en termes d’enseignement et de recherche développement (R&D) par :

* L’amélioration de la qualité des services existants.

* La mise en place de nouveaux services tels que :

a. Utilisation des nouvelles approches éducatives.

b. Accès instantané aux bibliothèques numériques et virtuelles.

c. Rapatriement de quantités plus importantes de données.

d. Mise place de laboratoires virtuels (modélisation et simulation).

e. Mise place du concept d’organisation virtuelle (réseaux de coopération).

f. sécurité, QoS, services de bout en bout, mobilité.

« Booster » le système de télé-enseignement. Pour le Secteur, le télé- enseignement  avec son réseau de visioconférences et ses plateformes de e-learning est considéré comme un soutien à la formation en présentiel, qu’il complète et conforte. Avec la mise en place du futur réseau d’enseignement et de recherche, le télé-enseignement contribuera davantage à la modernisation des outils et méthodes d’enseignement, notamment à travers la construction d’un espace numérique – ouvert au citoyen – intégrant communication unifiée, échange d’information et travail collaboratif entre tous les acteurs.

        Le projet, dont la durée est estimée à 4 ans, a été inscrit pour étude pour le premier semestre de l’année 2010.

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